Une autre empreinte : interview de Juliette-Andréa Elie
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Cette semaine, les lauréats de la troisième édition d’Une autre empreinte - prix photo Dahinden se dévoilent en interview !
Juliette-Andréa Elie est née en Auvergne, en 1985. Photographe plasticienne, elle pratique aussi le dessin, la peinture et la vidéo. Elle s’intéresse notamment à la représentation de l’anthropocène et aux liens unissant au Vivant ou à l’environnement.
Artiste confirmée, elle intervient en milieu scolaire depuis cinq ans, et a reçu en 2020 le soutien du Cnap. Les galeries Baudoin Lebon (Paris) et Maria Baro (Brésil) travaillent avec elle fréquemment, de même que l'agent Valérie Henry, pour des travaux de commande.
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Juliette-Andréa Elie
- Comment vous présenteriez-vous ?
Je suis une photographe plasticienne, née en 1985. Après avoir beaucoup voyagé pour des reportages, je m’intéresse particulièrement à la représentation du paysage, à ce qui se tisse entre les humains et leur milieu, qu'il soit animal, végétal, minéral. Les enjeux climatiques de l’anthropocène sont en filigrane, mais toujours en dialogue avec ma recherche esthétique et plastique de la photographie.
Je continue à me déplacer pour m’inspirer de différents territoires plutôt non urbains, tout en ayant un travail manuel de longue haleine dans mon atelier à Auvers-sur-Oise.
- Pourquoi avoir choisi cette série en particulier lorsque vous avez candidaté au prix ?
Après avoir travaillé sur la problématique des feux en Australie avec ma serie Fire)(scapes, je commençais à m’intéresser à d’autres problèmes écologiques. Le prix Dahinden a donc été l' occasion pour moi de développer plus précisément l’axe de la pollution de l’air , toujours depuis un prisme entre réalité et imaginaire.
Une étude de météorologues a révélé que l’intriguant brouillard sur la Tamise dans les peintures impressionnistes de Monet , Whistler et Turner n’était autre que la pollution dûe au charbon. Cette information a particulièrement retenue mon attention car je cherche souvent ce contraste entre ce que l’on trouve séduisant et ce qui dérange. Je me suis régulièrement retrouvée en présence d’un paysage maritime magnifique mais en réalité pollué, ou des champs splendides qui ne nous disent pas combien de pesticides s’échappent de la terre. Il s’agissait donc de trouver des moyens subtils de révéler physiquement et de manière implicite, ces molécules invisibles dans l’air. Comme des indices de nos incohérences humaines, semés au creux du tirage.
- Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?
Pour cette série je me suis inspirée (comme souvent) de recherches scientifiques telles que celles sur les nanoparticules. Cela me fascine toujours ces images faites grâce à du matériel de pointe, qui donnent à l’invisible des formes insoupçonnables.
Visuellement, la peinture atmosphérique impressionniste est souvent au revers de ma paupière. Peut-être un clin d’œil à l’étude les concernant qui m’a donné l’impulsion de la série.
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©Juliette-Andréa Elie - série Mysterious Mist
- Pouvez-vous nous parler des procédés photographiques utilisés pour cette série de photos ?
Ma vision s’attache à trouver un lien cohérent entre la fabrication matérielle de l’image et le sens, qu’il soit d’ordre scientifique, sociologique, philosophique ou politique. A rebours de la surproduction d’images, je m’efforce de ne pas succomber au photomontage numérique beaucoup utilisé en publicité mais plutôt à fabriquer un objet avec une matière photographique, grâce à des superpositions de tirages sur différents papiers. Je retravaille ensuite délicatement le tirage en intégrant des éléments dessinés, parfois grattés, en relief à la pointe sèche. Mes images mentales se déposent alors dans la chair même du tirage, lui conférant une présence sensuelle toute particulière.
- L’exposition de vos œuvres et de celles des deux autres lauréats du prix photo Dahinden – Une autre empreinte aura lieu sur les quais de Seine, durant la Biennale Photoclimat (du 14 septembre au 15 octobre). Avez-vous d’autres projets ou expos à venir ?
A venir :
Une exposition collective à la Bibliothèque Nationale de France “Épreuves de la matière” du 10 octobre au 4 février , suite à l’acquisition d’une de mes photographies.
Un portrait dans L’Eclaireur, prochainement.
J’espère de tout cœur à Paris Photo grâce au vote du public!
Je vous remercie par avance ! Merci à vous !
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©Juliette-Andréa Elie - série Mysterious Mist
Pour plus d’informations sur Juliette-Andréa Elie et pour suivre son actualité, rendez-vous sur le site web de la photographe !
Vous pouvez voter pour votre lauréat favori via ce formulaire afin de lui permettre de remporter une exposition de ses œuvres lors de la prochaine édition de Paris Photo, du 9 au 12 novembre prochains.
La série “Mysterious Mist” sera exposée sur les quais de Seine dans le cadre de la deuxième édition de la Biennale Photoclimat, du 14 septembre au 15 octobre, et dans un des showrooms parisiens de notre partenaire Roche Bobois au printemps 2024.